Envergure Réunion : le Tunnel de lave Bassin bleu

Hello tout le monde, me revoilà pour un nouvel article

L’exploration des tunnels de lave sur l’île de la Réunion

Le tunnel du bassin bleu

Cette fois-ci, direction l’Eperon, et plus précisément le tunnel du bassin bleu dans l’Ouest de l’île, aux antipodes du tunnel de lave 2004 de la dernière fois. Ma première expérience fut une réussite ainsi qu’une merveilleuse découverte, alors pourquoi ne pas renouveler cette activité des plus insolites puisque j’en ai l’opportunité ! Rendez-vous donc à l’éperon, à quelques centaines de mètres de la place du village artisanal. On s’équipe directement sur ce petit parking avec quasiment le même attirail que la fois précédente c’est-à-dire: casque, frontale, genouillères, coudières et gants. Mais aujourd’hui, SURPRISE on se muni également d’un baudrier afin de franchir la petite paroi rocheuse qui nous sépare de l’entrée du tunnel. Pas de panique, vous n’aurez pas à vous transformer en Patrick Edlinger pour atteindre le « sommet » situé à une hauteur d’environ 7 mètres. 4 mouvements suffisent pour gravir l’obstacle et ainsi pénétrer dans l’antre de la coulée. Avant cette petite escalade, nous avons crapaüté pendant 5 min avant de nous retrouver sur les bords d’un bassin (d’où le nom de ce tunnel) en contre-bas de cette petite falaise.

Tout notre groupe ayant franchi cette dernière, on plonge désormais dans un silence total. Seul l’écho de quelques battements d’ailes se fait entendre. En effet, une des particularités de ce tunnel sont les oiseaux qui y nichent : les salanganes. Ces petites hirondelles construisent leurs nids à l’abri des prédateurs dans l’obscurité de la roche. Elles se repèrent grâce à leur caquètement faisant échos sur les parois de l’habitacle, raison pour laquelle nous devons nous faire le plus discret possible afin qu’elles puissent voler de leur nid vers l’extérieur,et inversement, sans encombres. Nous entamons directement le passage dit sportif de ce tunnel où l’on doit avancer à quatre pattes sur une trentaine de mètres. Arrivé au bout de ce segment, on peut se relever et admirer, trônant au-dessus de nous, l’énorme nid qui lèche le plafond.

Après l’escalade et  le passage bas : les grandes salles

Les salanganes continuent de virevolter dans un sens comme dans l’autre, nous frôlant du bout des ailes à chaque trajet. Nous profitons de ce spectacle de haute voltige quelques instants tout en prenant garde à ne pas trop éclairer le nid avec nos lumières frontales qui sont  éblouissantes pour les oisillons qui résident là. Après ce moment d’harmonie avec nos nouveaux amis de la journée, on s’enfonce dans le tunnel qui est vraiment massif. Celui-ci est autant atypique que différent de celui de 2004 pour deux raisons principales. Sa première caractéristique étant son âge de 300 000 ans , un tunnel qui est donc bien plus ancien, et ensuite sa provenance puisque cette coulée a été émise par le piton des neiges et non par le piton de la Fournaise. La roche à l’intérieur y est plutôt abrasive, d’où l’importance de nos gants pour nous balader. Avec le passage de l’eau dans cette cavité il y a bien des années, la couleur de la paroi s’est complètement transformée, laissant même derrière elle à certains endroits comme des milliers de diamants qui brille de mille feux, qui ne sont autres que des gouttes d’eaux.

Nous évoluons sur des amas de pierres sur le sol, ce qui rend ce tunnel unique et très authentique selon moi. En effet, de nombreux effondrements ont eu lieu dans le passé, mais ne vous inquiétez pas s’il y avait le moindre danger aujourd’hui nous ne serions pas ici !

Simon nous explique les concrétions de magnésites exceptionnellement blanches et rares, ainsi que l’histoire de ce tunnel vieux de centaines de milliers d’années. Nous prenons le temps de faire une petite pause dans le noir complet qui nous entoure en coupant nos sources lumineuses, afin d’être à l’écoute de cet environnement étranger, inhabituel. Les tunnels de lave sont pour moi, les seuls endroits où je peux trouver une forme de sérénité dans la pénombre silencieuse, sans que cela ne m’angoisse pour autant. Ils dégagent une atmosphère particulière semblable à aucun autre endroit que j’ai pu visiter par le passé.

Nous reprenons désormais notre marche dans le sens inverse, nous accroupissant de nouveau sous le nid des salanganes pour leur laisser un couloir de vol décent. Après ce dernier spectacle aérien, nous nous retrouvons en haut de la paroi franchie à l’aller. C’est donc parti pour une petite descente en rappel cette fois, afin de terminer en beauté cette excursion. Et pour nous récompenser de ce dernier effort : une dodo nous attend à l’arrivée !

Quel tunnel de lave choisir pour une visite ?

Pour comparer en termes de difficulté les deux coulées, le tunnel du Bassin bleu est un peu plus sportif que la sortie découverte du tunnel de lave 2004. Cependant, 1 autre parcours est également possible sur cette coulée : le classique. Par conséquent, selon le menu choisi, la difficulté diverge complètement, je ne peux donc pas généraliser et vous dire que ma sortie aujourd’hui est plus dur que n’importe laquelle des sorties du tunnel de 2004.

En dehors de cela, ces deux coulées sont surtout incomparables visuellement. Provenant de 2 pitons différents à deux périodes qui plus est, très éloignées, le basalte n’a pas du tout évolué de la même manière laissant découvrir des couleurs splendides et bien propres à chaque époque.

Maintenant la prochaine étape pour moi est le Canyoning, mais reste à savoir où et quel parcours me conviendra le mieux. C’est une activité complètement différente puisque cette fois elle se passera dans l’eau et non pas sous terre.

Affaire à suivre…

Anna

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